Voilà, un examen de (bio) éthique se profile et un des auteurs que je vais devoir "traiter" sera Peter Singer
www.princeton.edu/~psinger/
C'est
un utilitariste convaincu (et plutôt convaincant), farouchement opposé
à l'utilisation du critère de l'appartenance à une espèce biologique
(c'est à dire homo sapiens) comme critère ayant une portée morale. Il
pense que nous devrions au contraire, nous doter d'éléments de
comparaison plus objectifs (rationnalité, conscience de soi,..). Si je
ne vois pas de mal à tuer un faisan de Colchide pour m'en faire une
terrine et que l'idée de tuer un nouveau-né polyhandicapé me fait vomir
(ma terrine de faisan de Colchide et airelles), je suis un abruti
profond parce, selon lui, il est évident que le faisan possède les
capacités citées plus haut d'une manière plus aboutie qu'un nouveau né
(à propos duquel il est absolument exclu qu'il soit rationnel ou
autoconscient). Il ne dit pas qu'on peut parler politique ou faire des
projets d'avenir avec un faisan mais simplement que sa conscience est
sans doute plus "fournie" ou du moins qu'elle ne l'est pas moins que celle d'un nouveau né. Pour que l'argument fonctionne mieux, vous
pouvez aussi remplacer faisan de Colchide par Lassie, un chimpanzé ou
flipper le dauphin ou tout autre animal dont la conscience est
bigremment développée. Enfin,indépendamment de ses positions, je trouve
que Singer fait bien son boulot et qu'il rend le débat moins
passionnel, ce que je juge plus que nécessaire. Il démontre aussi
comment un des arguments des pro-vie va droit dans le mur pour ceux que
ça intéresse. Et un petit dessin que j'intitulerais volontiers: avortement, des argumentaires différents!
NB, le prof qui va m'examiner est membre de l'opus dei.